Un battement d’amour, pages 25 – 26

« Il n’y a pas eu d’avant, il n’y aura pas d’après.
Ce moment de ciel immense, partout, n’est pas horizontalement
lié… L’air si doux, si léger, clairsemé. Oui, clairsemé d’étoiles qui glissent de concert avec nous, dans les veines de ses mains, là, juste sous la peau, dans mon sexe. Il n’y a plus que lui et moi dans un seul geste qui dit « je t’aime ». Savoir si c’est lui ou moi n’a aucun sens.
C’est tout le ciel qui m’aime et qui l’aime, et qui trouve à se croiser
en nous, qui trouve du sang où prendre vie… Moi mêlée à lui tout entier dans l’alliance de sel.
Moi tout entière ouverte à lui tout entier présent avec cette immensité derrière lui, devant moi, du ciel.

Il n’y a pas de volonté. Pas d’affection, pas de sentiments.
Il n’y a qu’un état. Transfiguré.
J’ai glissé contre lui, Mikaël, contre son torse, dans son odeur,
et j’ai serré sa taille très fort dans mes bras étincelants. Oui,
je l’ai serré ainsi, déjà touchée par la désespérance du temps (…) »

 Ilia Consolo, Un battement d’amour, Editions de La Cardère, 2004 – pages 25/26